Bertrand Bartoletti, un homme seul qui hai... me les femmes (RL 15.01.2005)
Entre amour et haine, de la vie à
la mort, dans son one man show, "Un homme seul", Bertrand Bartoletti
philosophe sur les relations humaines en général et sur son rapport
aux femmes en particulier. Sans rancune mesdames !
Il est venu pour
« transmettre la liqueur spirituelle, le marc de la connaissance, le nectar
de la perspicacité, le gai savoir, les flux gouleyants de [son] intelligence
torride, la subtilité de dix ans d'âge, la science vieillie en fût
de chêne : la science infuse ». Fruit de son expérience et
de ses multiples réflexions. De ses introspections. Sur la scène
de Ciné-Lumière, Bertrand Bartoletti dépeint la Vie en seize
tableaux. Entre rires et larmes. Il décortique tout. Le général
et le particulier. Les relations humaines, beaucoup et son rapport aux femmes,
surtout, composent la substantifique moelle de ce qui semble être de simples
élucubrations. Des divagations plus ou moins éthyliques d'un misogyne
pur whisky, amateur de poker et de poupées gonflables. Et pourtant, en
tendant l'oreille, au-delà des éructations haineuses, se profile
une véritable souffrance. Bertrand Bartoletti est Un homme seul, qui porte
les stigmates encore à vif d'un passé lourd à son cur.
Tel son « pépé » et son « papa », il tente
de trouver sa place dans ce monde où « le rêve est tellement
plus simple que la réalité », où tout est un savant
dosage entre « la qualité et la quantité », entre «
le nécessaire et le superflu ». Il aimerait croire en un monde qui
n'existe pas. Et il se casse les dents. La faute aux femmes bien sûr, «
ces vicieuses... », alors que « tous les hommes sont vertueux ».
Comme le disait son pépé, un jour, « on inventera des machines
à laver et les femmes se mettront à penser. Je ne voudrais pas vivre
cette époque ». Dans la salle, ému ou souriant, le public
se délecte de ces envolées verbales. Quelques-uns, ou plutôt
quelques-unes, s'agacent parfois : « mais il n'aime vraiment pas les femmes
! » Le message n'est pas toujours compris. « Il arrive que certaines
personnes prennent tout au pied de la lettre et qu'elles s'en offusquent. Mais
cela reste une minorité ». Originaire de Tucquegnieux, Bertrand Bartoletti
a créé Un homme seul il y a près de dix ans. « C'est
un peu de vécu, le résultat d'observations, d'inventions... Au départ,
je ne l'avais pas écrit autour de la gent féminine. Mais un jour,
une amie m'a dit d'arrêter de schématiser les femmes. C'est à
partir de là qu'est né le chapitre "le vice et la vertu"
et tout a fini par s'articuler autour d'elles ». Bien fait. Aujourd'hui,
il continue à tourner dans toute la région, accompagné depuis
mars dernier par le pianiste Jean-François Jung, qui improvise au gré
des tableaux et des humeurs du personnage. « Je travaille également
sur un opéra moderne et un spectacle de chansons à textes. Je continue
aussi à présenter d'autres spectacles, comme Souriez, c'est bientôt
fini et une adaptation du Nez de Gogol ».
Bertrand Bartoletti n'a donc
pas fini de transmettre sa science infuse... tant mieux.
Sandra Crané.
Paru
le : 2005-01-15 00:00:00 (Orne / Vallée)